Incinération à ciel ouvert : la mairesse plie l’échine
Publié sous : Démocratie, Réglementation le
A chaque année, la journée de la ‘crémation du pain’ chez les hassidim prend l’allure d’un rituel d’incinération collectif à ciel ouvert. Il est important, avant d’autoriser un site pour cet accommodement, d’évaluer les inconvénients imposés aux résidents à proximité. Cette année, le 25 mars, c’est le cul-de-sac rue Beaubien, angle Durocher, dans le secteur industriel d’Outremont (l’autre coté de la voie ferrée) qui avait été choisi. Le site de l’an dernier, le terrain vacant sur Ducharme, intersection Champagneur, avait été écarté pour tenir compte du nouvel immeuble construit en 2012, en face du terrain vacant, et des plaintes reçues les années précédentes des résidents voisins des lieux.
Cette décision unanime des élus avait été officialisée par une lettre envoyée aux organisateurs hassidiques le 22 mars, pour confirmer la décision qui avait été communiquée verbalement une semaine plus tôt et que personne ne semblait vouloir respecter.
Le service des pompiers ignore l’arrondissement
Au conseil du 4 mars 2013 (question Q9), une résidente du nouvel immeuble, qui avait vécu les feux de 2012, est venue au Conseil pour demander aux élus s’il ne serait pas possible de déplacer les feux prévus pour le 25 mars 2013 à un endroit moins habité et plus dégagé, afin d’éviter les inconvénients connus, soit la fumée, les odeurs et les résidus.
Alors que les discussions internes évoluaient et que le site Durocher était choisi parce qu’il offre un dégagement supérieur et est éloigné des zones résidentielles, nous apprenions que le service des incendies (SIM) avait déjà émis un permis pour les feux sur Champagneur, sans l’autorisation des élus. Comment un tel permis peut-il être émis par le SIM alors que c’est l’arrondissement qui est responsable de la gestion sur son territoire?
Le SIM a finalement annulé le permis sur Champagneur, sans jamais nous expliquer qui avait autorisé l’émission de ce permis sans l’accord de l’arrondissement. Un permis a été émis pour le site de Durocher.
Un revirement inacceptable et injustifiable
Le matin du 25 mars, vers 8h45, alors que j’arrivais devant les feux sur Champagneur, alertée par des citoyens, c’est dans la plus grande confusion que j’ai appris, par un pompier, que le SIM avait réémis, le matin même, un permis pour ce site suite à une autorisation de l’Arrondissement. Croyant un autre coup monté du SIM, j’ai appris par la suite que la mairesse Marie Cinq-Mars avait changé la directive à la dernière minute et donné l’autorisation des feux sur le site contesté.
Le reste de l’histoire est bien triste. Les citoyens limitrophes ont été pris en otage par la fumée et les odeurs dégagées. En particulier, les résidents du nouvel édifice ont reçu directement la fumée dégagée des 2 containers durant les 4 heures des feux. L’immeuble sentait mauvais même après les feux. De mon côté, j’étais dans un condo sur Ducharme face au feu. J’avais les yeux brulants et la gorge irritée. La résidente avait une toux persistante. On m’a dit qu’une femme enceinte a préféré quitter son logement plutôt que de mettre la santé de son bébé en danger.
L’intérêt public relayé au second rang
La décision du site sur Durocher respectait le devoir d’accommodement et le devoir de réduire les nuisances occasionnées par une activité non réglementaire. Il est évident que les organisateurs hassidiques ne voulaient pas respecter cette décision démocratique. Les informations que j’ai reçues étaient claires à ce sujet.
La mairesse a, de nouveau, permis à des intérêts particuliers de brimer l’intérêt public. À force de plier l’échine, elle ne se relèvera plus….