RETOUR SUR LA RÉUNION DU CONSEIL D’ARRONDISSEMENT DU 4 FÉVRIER 2019
Publié sous : Séances du conseil le
Comme à tous les mois, Mariclaude Ouimet nous fait un résumé des sujets qui ont été soumis au Conseil par les citoyens lors de la période de questions et d’autres faits à souligner.
La prochaine réunion aura lieu le lundi 4 mars 2019.
Pendant neuf (9) minutes et sous les clameurs d’indignation d’une foule fort mécontente, le maire Tomlinson a tenté de justifier l’entente à l’amiable avec le richissime promoteur hassidique Rosenberg qui permettra à ce dernier d’implanter une synagogue sur la rue Bernard et ce, malgré le vote démocratique du référendum de 2016. Le maire n’a cessé de répéter que cette entente, qui aurait été, selon ses propos, négociée par le contentieux de la ville de Montréal et chaudement appuyée par son équipe (les conseillères Patreau, Magini et Pollak), serait ce qu’il y a de mieux pour l’harmonie à Outremont. Quelques 75 personnes ont fait le pied de grue à l’extérieur, la salle du conseil étant à pleine capacité.
QUELQUES PRÉOCCUPATIONS DE L’OPPOSITION
Jean-Marc Corbeil (conseiller de l’opposition) dénonce une fois de plus le manque de rigueur et de transparence de Projet Montréal dans la gouvernance de l’arrondissement. En effet, on ne lui aurait donné les documents afférents au dossier de la synagogue que 73 heures avant la réunion du conseil (le temps légal étant de 72 heures). Il mentionne aussi un détail prioritaire que Philipe Tomlinson s’est bien gardé de révéler à la population : il existe un 2ème avis juridique qui encourage fortement l’arrondissement à aller devant les tribunaux. Face à deux (2) avis aussi contradictoires, le conseiller Corbeil croit qu’il aurait été fort judicieux et intelligent de demander un 3ème avis juridique afin que les membres du Conseil puissent prendre une décision éclairée, juste et impartiale dans l’intérêt de toute la population d’Outremont. Il ajoute que le contentieux de la ville de Montréal n’a jamais reçu le mandat du Conseil de négocier à l’amiable, que ce soit de la part de la présente administration ou de la précédente.
(N.D.L.R. En l’absence d’un tel mandat préalable à toute forme d’entente hors cours, on pourrait peut-être conclure qu’il y a eu vice de procédure ou intention de négocier à l’insu des citoyens?)
QUELQUES PRÉOCCUPATIONS CITOYENNES
Entente à l’amiable approuvée par Projet Montréal octroyant un permis pour une synagogue sur Bernard.
Une douzaine d’interventions à ce sujet dont voici les principaux commentaires et questionnements :
- Pourquoi avoir cédé à l’intimidation juridique et financière?
- L’entente à l’amiable ne respecte pas le verdict démocratique du référendum de 2016. Pourquoi l’entériner ?
- Pourquoi ne pas avoir demandé un 3ème avis juridique ?
- Combien la ville va-t-elle perdre en taxes municipales puisque les lieux de culte en sont exemptés ? (N.D.L.R. Selon le Journal de Montréal, l’argent perdu en taxe foncière pour les lieux de culte à Montréal en 2014: 92 millions $)
- Qui s’est permis de penser que c’est dans l’intérêt public d’aller à l’encontre d’un résultat référendaire ?
- Pourquoi avoir caché à la population l’existence d’un 2ème avis juridique incitant à aller de l’avant ?
- Démocratie, laïcité, égalité des sexes et langue française sont des valeurs inestimables pour la population d’Outremont. Pourquoi ne pas nous avoir demandé le prix que nous étions prêts à payer pour les faire respecter ?
- Un enjeu d’une telle importance mérite une transparence absolue ce qui est loin d’être le cas : la population est mise devant le fait accompli sans jamais avoir été consultée.
- Le contentieux de la ville de Montréal a pour fonction de défendre ses propres intérêts : il en revenait au conseil de défendre le verdict du référendum et les intérêts de la majorité de la population d’Outremont.
- Il y a des risques que l’octroi de ce permis pour une synagogue soit illégale et entraîne des demandes d’injonction et des poursuites judiciaires.
- Pourquoi ne pas rendre publics les deux (2) avis juridiques afin que la population puisse en prendre connaissance et reporter le vote prévu ce soir ?
- La population a été très claire : elle ne veut pas de lieu de culte dans cet immeuble.
- Un jugement impartial des tribunaux pourrait trancher le débat et diminuerait l’animosité entre les deux (2) parties.
- Il est regrettable que le vote en bloc d’une minorité religieuse pour Projet Montréal influence l’avenir d’Outremont.
- Il est présomptueux et faux de la part de Projet Montréal d’affirmer qu’Outremont n’aurait pas gagné sa cause en allant devant les tribunaux.
- Est-ce qu’une étude économique a été entreprise, au préalable, pour savoir ce qu’un lieu de culte rapporte ou ne rapporte pas à une artère commerciale ?
- Devant un litige, il faut savoir mettre ses culottes !
- Pourquoi ne pas demander à la partie adverse de remettre à plus tard afin de mieux étudier la proposition et de permettre d’en évaluer objectivement les tenants et les aboutissants ?
- La population est mise devant un fait accompli suite à des entraves malhonnêtes au processus démocratique. Le droit de parole des citoyens est complètement stérile quand ils ne reçoivent pas les informations utiles en temps voulu.
- L’entente à l’amiable stipule qu’un permis pour une synagogue sera octroyé alors même qu’un règlement municipal ne le permet pas : ce permis sera donc non conforme au règlement actuel de zonage.
- Le maire Tomlinson connaît-il l’expression agir ‘’ ultra vires ‘’ (au-delà des pouvoirs) ?
- Devant l’illégalité de la résolution que Projet Montréal veut voter ce soir, le Conseil a-t-il évalué la possibilité que la population la conteste devant les tribunaux pour la faire casser ?
- Il fait partie des devoirs d’un maire, en tant que responsable de l’administration, de considérer la possibilité qu’il expose l’arrondissement à des litiges pour des gestes illégaux posés par son équipe.
- Il est faux d’affirmer que le promoteur Rosenberg a reçu un permis de construction pour une synagogue : le permis était uniquement pour un bain rituel.
La gouvernance de Tomlinson comparée à celle de Maduro au Vénézuela Un citoyen a noté que le maire Tomlinson, lors d’une récente entrevue à Radio-Canada, Gravel le matin, a profité de son temps d’antenne pour accuser quelques 1,600 signataires d’une pétition (îlot St-Viateur) d’attiser la peur de l’autre et les conflits. Il a aussi remarqué que le maire laisse volontiers parler ses partisans lors des réunions du conseil et fait taire ses opposants. Le citoyen mentionne aussi le fait que Philipe Tomlinson, dans son laïus de début de soirée, a caché volontairement à la population l’existence d’un 2ème avis juridique. Il ajoute aussi que contrairement aux dires du maire Tomlinson, la population d’Outremont a des valeurs bien supérieures à ce qu’il prétend à chacune de ses interventions et qu’elle est très ouverte d’esprit. Le citoyen demande enfin au maire de citer un seul mot de la pétition qui lui permet d’affirmer que les signataires sont racistes.
(N.D.L.R. Dans le journal Métro du 06.02.19, Alex Werzberger, président de la Coalition des Organisations Hassidiques d’Outremont affirme que ‘’ les gens qui s’opposent à cette synagogue (rue Bernard) sont racistes ‘’. Autrement dit, pour cet intégriste religieux, toutes les personnes qui exigent que le verdict démocratique du référendum de 2016 soit respecté sont des racistes. Quelle belle façon de promouvoir le bon voisinage si cher au maire Tomlinson !!)
Des souris et des rats dans la ruelle Durocher-Hutchison. Une citoyenne, dont la résidence est située sur la rue Durocher entre deux (2) synagogues (Lajoie et Van Horne), se plaint depuis plus d’un (1) an que sa demeure est infestée de souris et que la ruelle fourmille de rats. Selon elle, les heures de sortie pour les poubelles ne sont jamais respectées et on trouve des sacs éventrés tous les jours à l’année longue, buffets ouverts pour toute sorte de vermine. Elle mentionne être profondément découragée par le laxisme de l’administration et par le fait que la conseillère Pollak n’a jamais daigné répondre à ses requêtes à ce sujet. Selon elle, les synagogues génèrent des montagnes de déchets et elle a très hâte de voir comment l’arrondissement va gérer ce problème avec la nouvelle synagogue de la rue Bernard.
(N.D.L.R. La situation se détériore dans ce secteur. Où est l’inspecteur de salubrité? Où est la conseillère Pollak représentante de ce district? Des plaintes d’insalubrité dans ce secteur reviennent régulièrement dans les nouvelles depuis des années, mais la présence de vermines révèle un laisser aller inacceptable. En 2007, une résidente de la rue Durocher s’est plainte au conseil du ‘’ non-respect chronique des règles pour la mise aux rebuts des ordures ménagères et des menaces de mise à feu de sa demeure qu’elle avait reçues si elle avait la témérité de se plaindre aux autorités ‘’ (Pages 63 et 64, Les accommodements raisonnables : entre Hérouxville et Outremont, Pierre Joncas, 2009). En 2010, une autre résidente se plaignait de l’insalubrité de la rue Durocher dans le journal L’Express d’Outremont . En 2015, même constat à lecture d’une lettre ouverte dans le Journal Outremont).
Fermeture partielle surprise d’une ruelle (quadrilatère Lajoie/Van Horne/McEachran/Davaar) : Hormis le fait que la majorité des riverains s’avère être contre cette fermeture surprise (voir le conseil du 14 janvier 2019), un citoyen constate qu’il n’y a eu aucune planification intelligente de ce projet-pilote et que les problèmes surgissent au fil des jours: déneigement difficile de la ruelle, accumulation d’ordures non ramassées et blocs de béton qui redirigent l’écoulement de la neige fondante et de la pluie vers les fondations des résidences.