Graves problèmes de gouvernance
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Le Devoir du vendredi 16 octobre dernier, nous apprenait que l’équipe sortante à Outremont prévoyait encadrer le droit de parole des citoyens aux séances du Conseil (Un parfum de scandale qui reste dans l’air, par Jeanne Corriveau). Alors que notre petite communauté Outremontaise n’a qu’un soir par mois pour questionner publiquement les élus sur les dossiers de l’arrondissement, il semble bien que cet exercice démocratique dérange nos élus sortants.
…Mme Cinq-Mars songe sérieusement à imposer de nouvelles règles de fonctionnement si elle est reconduite à son poste. Ainsi, l’ordre des interventions lors de la période de questions des citoyens serait déterminé par le hasard, explique-t-elle…
Il faut savoir que cette idée de la mairesse Cinq-Mars arrive tout droit de Montréal. La Ville nous avise dans un document traitant du conseil municipal de Montréal que :
…Le conseil municipal se réunit une fois par mois, à l’exception de juillet. Au début de chaque assemblée, une période de questions du public est à l’ordre du jour selon des dispositions établies. À cet effet, veuillez prendre note qu’à compter de l’assemblée de septembre 2009, l’inscription des citoyens à la période de questions se fera par tirage au sort, selon les modalités décrites dans le document intitulé « Résumé des dispositions sur la procédure d’assemblée et la période de questions » apparaissant ci-après….
La mairesse et ses conseillers Moffat, Piquette, Nunez et Potvin croient fermement que ce qui est bon pour Montréal est bon pour Outremont. On se demande bien pourquoi Marie Cinq-Mars s’est autant opposée aux fusions.
Pourtant, Outremont est un des plus petits arrondissements de Montréal avec ses quelque 20 mille habitants. Est-ce justifié de restreindre l’accès au micro lors des séances du Conseil? On peut comprendre que la Ville centre, avec une période de questions d’une heure, doit gérer une demande d’interventions importantes, ce qui n’est pas le cas chez nous. Avec des interventions courtes des citoyens et des réponses courtes des élus, il est facile de comprendre que les gens présents pourraient tous poser leur question. Tirer au sort ceux qui auront le droit de parole a de quoi surprendre.
Il faut assister à ces séances pour comprendre que les interventions portent sur des questions d’intérêt public et doivent trouver réponses : présence de lobbyistes dans les commissions consultatives, sécurité-incendie avec la relocalisation du camion échelle de la caserne d’Outremont dans un autre arrondissement, construction en hauteur dans un secteur de triplex, l’avenir de la gare de triage, incertitude concernant l’immeuble de l’université de Montréal sur Mont-Royal, les millions ensevelis dans la construction du centre communautaire sans registre public, le deux-poids deux-mesures dans l’application des règlements, l’exclusion injustifiée de citoyens d’Outremont d’un registre concernant leur quartier, les factures de caisses de bouteilles de scotch sur le compte de l’arrondissement, l’état des routes,……
Autant de questions qui restent souvent sans réponse.
Il est vrai qu’il faut changer les règles de procédure. Mais surtout pas de la façon proposée par l’équipe en place. Il faut plutôt promouvoir la transparence des décisions du Conseil en rendant public et disponible sur le site de l’arrondissement…
- les documents du Conseil afin de connaitre la portée des résolutions qui sont à l’ordre du jour, et ce, plusieurs jours à l’avance
- un audio de la période de questions des citoyens
- un abonnement par courriel pour permettre aux internautes d’être avertis quand de nouveaux documents sont disponibles en ligne.
Il faut également favoriser la participation des citoyens aux séances du Conseil en
- publicisant les dates
- invitant par courriel les citoyens qui le désirent
- ajoutant des séances d’information sur les dossiers plus complexes
- cherchant la participation des jeunes adultes de l’arrondissement
Il faut rechercher la participation des citoyens. Pas les faire taire……. Et le meilleur moyen d’éviter que les même personnes posent toujours les mêmes questions, ce dont se plaint la mairesse, ….c’est de leur répondre.