La saga de la coop du Suroit continue
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Dans le billet COOP Le Suroit: le conseil placé devant les faits accomplis? (mai 2015), je vous rapportais mes observations sur un projet de coop venu droit du bureau des fonctionnaires de l’habitation de Montréal. Avant même que les élus d’Outremont aient eu vent de ce dossier, le Suroit était déjà enregistré au registre des entreprises et s’appropriait un terrain appartenant à la communauté sans qu’aucune consultation publique ne se tienne (été 2012). Il faut noter que le président du Suroit, Christian Corbeil, est lui-même un agent de développement de coopérative à Montréal.
Ce qui était prévisible arriva. Le projet parachuté sans considération locale ne s’intégrait pas dans son environnement (automne 2013).
Le Conseil d’Arrondissement a alors proposé par résolution (mai et juin 2015) d’offrir le terrain à la coopérative tout en gardant une bande de 8,5m à des fins de passage public, et placé des recommandations pour la réalisation de ce projet de coop afin de s’assurer que les besoins de la clientèle de l’Arrondissement soient priorisés. Ce vote fut de 3 contre 2.
Le projet n’avance pas
Au lieu de travailler dans l’intérêt commun et d’améliorer les plans d’architectes soumis en fonction des critères demandés, Christian Corbeil n’a jamais accepté la décision majoritaire du Conseil. Il a plutôt choisi de s’affairer à discréditer les indésirables élues qui n’endossaient pas ses plans, dont la conseillère Gremaud, indépendante.
Le Suroit a donc déposé une plainte à la commission municipale contre la conseillère Gremaud (mai 2015 ), alléguant un conflit d’intérêt puisque son mari est propriétaire d’une unité de condo (face nord) de l’immeuble voisin du site tant convoité. Bien que Jacqueline Gremaud ait publiquement affirmé avoir consulté le conseiller à l’éthique de la Ville avant de voter, et que sa version fut confirmée par ce dernier, Christian Corbeil a quand même tenu à déposer sa plainte. La commission devra donc valider ou pas l’avis du conseiller à l’éthique.
Durant ce temps, le dossier n’avance pas et les citoyens qui attendent ces logements sont les premiers pénalisés. Pour Christian Corbeil, le temps n’est visiblement pas un enjeu, puisque le terrain lui semble étrangement dédié exclusivement.
Un vent d’air frais
Devant l’inaction du Suroit et devant le besoin manifeste de logements abordables, un nouveau groupe se mobilise et intervient au Conseil de décembre dernier. Si le Suroit ne veut pas du terrain avec les conditions énoncées par le Conseil, ce nouveau groupe se déclare intéressé.
J’ose alors demander à Christian Corbeil qu’il nous dise rapidement, une fois pour toute, s’il prend le terrain avec les conditions énoncées ou si on offre ce terrain convoité au nouveau regroupement. J’ai également remis en doute le processus qui nous a mené à ce manque de démocratie et de transparence dans l’attribution de ce terrain par les fonctionnaires de Montréal. Suite à ces propos, je suis donc devenue la nouvelle cible du président. Jacqueline pourra se reposer un peu en attendant la décision de la commission.
Enjeux financiers importants
Je n’aurais jamais cru qu’un projet de logement social soit piloté de la sorte par son président. Je n’ai même jamais vécu une telle expérience avec un promoteur privé. Je comprends que d’importants enjeux financiers sont en cause, mais l’arrondissement n’est pas responsable de ces engagements. Si Montréal a mis la charrue devant les bœufs, c’est à eux d’assumer. J’espère que ce dossier problématique hérité des tiroirs de Montréal ne soit qu’une malheureuse exception dans le développement de coopérative.
À l’instar de la coopérative La Roseraie installée sur Bloomfield, dont je remercie une des membres de m’avoir introduit au monde de la coopérative, une nouvelle coop permettrait à des citoyens de demeurer dans notre arrondissement malgré la pression du marché immobilier.
Je m’engage auprès des citoyens en attente de logement sociaux, pris en otage dans cette interminable saga légale et belliqueuse de son président, de faire avancer le plus rapidement possible un dossier de coopérative à Outremont, dans le respect des orientations établies par le Conseil.