Le “comité aviseur d’Outremont sur les relations inter-communautaires” de l’administration Cinq-Mars

Le “comité aviseur d’Outremont sur les relations inter-communautaires” de l’administration Cinq-Mars

L’administration Union Montréal à Outremont vient d’accoucher d’un nouvel outil afin de tenter de redorer son blason. Il est vrai que les événements du 8 mars dernier sur Durocher ont malmené cette administration qui essaie de nous faire croire que tout va bien malgré les nombreuses dénonciations de gestion des règlements selon le deux-poids, deux-mesures.

Sous la direction de la conseillère Ana Nunes, un comité “aviseur” vient de naître. Ce comité fait suite à celui présidé par Louis Moffat qui prit fin en 2009, suite à plusieurs controverses.
Au dernier conseil, sans aucune discussion préalable sur le mandat de ce comité, sur les dossiers à y être traités et sur la composition de celui-ci, c’est d’une façon expéditive que les citoyens ont été informés qu’Ana Nunes veillait sur Outremont et qu’il fallait lui donner carte blanche.
Aucun appel de candidature ne sera fait dans les journaux. La conseillère de Union Montréal a choisit elle-même les membres qu’elle désirait dans son comité selon leur “compétence”, a-t-elle répété afin de faire taire les nombreuses questions qui lui étaient adressées. Pourtant aucune description de la compétence des membres déjà choisis n’a été distribuée aux élus pour évaluation.  Seule une liste de nom fut déposée avec la résolution.
Liste des membres
Ana Nunes, Francine Unterberg, Claudio Zanchettin, Guy Archambault, Denis Demers, Katherine Frolich, Graham Carpenter, François Dupin, Leila Marshy, Mindy Pollack
La conseillère Nunes a mentionné que les élus ne pourront pas assister comme observateur à son comité privé avec membres privément sélectionnés. Ni les citoyens. Ce sera à huis clos. Les ordres du jour ne seront pas publiés. Aucun engagement sur la production des procès-verbaux et les délais…..
J’ai donc fait des recherches pour identifier ces gens. J’ai d’abord été surprise par la présence de l’attaché politique de Thomas Mulcair, Graham Carpenter. On se rappelle que le député d’Outremont avait appuyé l’agrandissement contesté et finalement refusé par référendum de la synagogue Bobov sur Hutchison située en dérogation en plein milieu résidentiel.  On note également la présence d’une dénommée Leila Marshy, résidente du quartier Mile End, dans l’arrondissement du Plateau. Cette dernière a milité aux côtés du lobbyiste hassidique Mayer Feig pour l’agrandissement de cette synagogue Bobov du 5363 Hutchison. Le 23 juin 2011, après avoir perdu le référendum, Mme Marshy a créé une page Facebook pour dénoncer les « méchants intolérants » qui ont voté contre l’agrandissement de cette synagogue. Parmi la sélection d’Ana Nunes, on retrouve également une adepte de la page Facebook  de Mme Marshy, de même qu’une femme hassidique habitant le Mile End, et quelques membres de l’ancien comité Moffat, entre autres.
L’allégeance des membres sélectionnés pour ce comité Nunes et endossé par l’administration Cinq-Mars démontre un manque flagrant de neutralité. Par exemple, on accepte une bloggeuse qui montre ouvertement son alliance avec les demandes de privilèges du lobby hassidique (Leila Marshy), mais on exclu un bloggeur outremontais qui milite ouvertement pour l’application des règlements (Pierre Lacerte).
Tant qu’au mandat du comité , on verra immanquablement apparaître à nouveau la liste d’épicerie des demandes de passe-droits.
Mandat :
Identifier les pratiques institutionnelles et les accommodements en vigueur ainsi que les sources de tensions intercommunautaires à Outremont.
Proposer une approche cohérente relativement aux pratiques institutionnelles et aux accommodements et établir les principes de base qui serviront de modèle pour les décideurs.
Suggérer des actions positives afin d’assainir et d’améliorer les perceptions reliées aux relations intercommunautaires et de développer des relations plus harmonieuses entre les groupes culturels d’Outremont.
On dirait bien une administration qui ne sait plus comment faire pour distribuer les privilèges au lobby hassidique et qui tente, sous le couvert d’un comité, d’officialiser ces contournements à la règlementation. Un passage tiré du livre de Ma vie à contre Coran, de DJEMILA BENHABIB devrait faire réfléchir l’administration Cinq-Mars. La distribution de privilèges n’a jamais mené à la cohésion sociale. L’exemple flagrant est l’événement du 8 mars dernier.
Extrait de Ma vie à contre Coran, de DJEMILA BENHABIB, page 251
“Si l’on observe, par exemple au Québec, le cheminement des juifs hassidiques, leur cas est fort révélateur. Bien que cette communauté ait bénéficié de plusieurs accommodements, depuis des dizaines d’années, elle continue de vivre en marge de la société. Cela montre bien que la politique des accommodements, lorsqu’elle sert des fondamentalistes, ne favorise pas l’intégration. Bien au contraire, elle renforce les communautarismes. Dans le cas des hassidiques, qu’a t-on obtenu jusqu’ici? Rien de vraiment encourageant. On ‘fabrique’ au cœur même de notre société des individus “communautarisés” qui ne mangent que la nourriture de leur ‘clan’, qui ne se marient que dans leur ‘clan’, qui ne travaillent que dans leur ‘clan’ et qui n’étudient que ce que leur ‘clan’ leur permet d’étudier. Le pire, c’est la reproduction de ce système de génération en génération. Jusqu’à quand? L’apprentissage de la vie en collectivité passe justement par l’acceptation de l’idée que les citoyens, quelques soient leurs origines, doivent interagir pour créer des ponts et les consolider. Lorsque les croyances religieuses deviennent des barrières au vivre-ensemble, doit-on s’en accommoder?”
Il aurait été sage de pouvoir s’entendre sur le mandat de ce comité et sur le processus de sélection des membres. Le choix de la mairesse de fonctionner sans chercher l’unanimité du vote et l’appui des citoyens dans cette démarche, laisse croire que la seule raison de ce comité est purement politique et que les problèmes des citoyens seront à nouveau ignorés.