Résolution sur la dotation adoptée à toute vapeur
Publié sous : Communiqués, Démocratie le
(Ce billet a été rédigé par Gilles Dauphin)
On aurait pu penser qu’un débat aussi lourd de conséquences que la répartition des pouvoirs entre la ville centre et l’arrondissement d’Outremont aurait fait l’objet d’un débat éclairé auquel les citoyen(ne)s auraient été invité(e)s à prendre part. Et bien non, cela s’est plutôt fait sous la forme d’une résolution présentée à la dernière minute ajoutée en Varia d’un ordre du jour déjà chargé, sans que même les conseillères aient accès à une copie et, avec une mairesse qui a coupé court aux explications d’une professionnelle de l’administration pour exiger un vote immédiat.
C’est donc dans la cacophonie la plus complète que le conseil d’arrondissement a adopté lundi soir aux environs de 22 heures à trois voix et deux abstentions (j’y reviendrai plus loin) une résolution visant à “mandater l’administration d’Outremont afin de mettre tout en oeuvre pour rapatrier les activités de dotation en l’arrondissement d’Outremont.” (Voici le texte de la résolution qui n’a été rendu disponible que le lendemain de la séance du conseil.)
Le fil des événements vaut la peine d’être relaté tellement il est renversant. En début de séance, monsieur Moffat demande à inscrire un nouveau point à l’ordre du jour pour exiger le rapatriement des activités de dotation à Outremont. Quelques trois heures plus tard, il entreprend de lire sa résolution et en demande l’adoption immédiate. Pressé de questions par madame Céline Forget, il finit par céder la parole à une professionnelle de l’arrondissement qui commence à fournir des explications sur le déroulement du dossier et sur les prochaines étapes à venir. La mairesse et présidente de la séance invoque alors la question préalable pour exiger le vote immédiat et refuse même de lever momentanément la séance le temps que les conseillères reçoivent une copie de la résolution. La résolution est donc adoptée avec les voix de monsieur Moffat et de mesdames Cinq-Mars et Potvin tandis que mesdames Forget et Nunes quittent la séance afin de bien marquer leur désaccord avec un comportement aussi cavalier.
Résultat des courses, ces trois personnes pourront certes se vanter d’avoir forcé l’adoption de leur nouvelle plateforme électorale mais qu’en est-il du droit des citoyen(ne)s à bien comprendre les enjeux de ce dossier, à bien se les faire expliquer. Il faut croire que leur agenda politique prime, que les professionnels de l’arrondissement ne sont là que pour prendre des ordres et les exécuter selon leur bon vouloir et que les citoyen(ne)s n’ont qu’à se contenter du rôle de spectateurs/trices.