Projet d’agrandissement d’une des synagogues sur Hutchison rejeté par les citoyens
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Toutes les étapes gagnées afin de défendre le caractère résidentiel de la rue.
C’est par un jugement de la cour supérieure le 27 juillet 2009 que des citoyens de la rue Hutchison ont donné le ton à ce dossier. Les citoyens du côté ouest de la rue, côté Outremont, n’acceptaient pas de rester observateurs dans ce projet d’agrandissement dérogatoire. Ils voulaient être consultés au même titre que les résidents côté est, côté Plateau, où se trouvait le projet contesté d’agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison (lire mon billet Dossier d’agrandissement d’une synagogue rue Hutchison). Suite à leur victoire, le dossier a été placé sur les tablettes. Il faut dire que les élections municipales de novembre 2009 se pointaient et personne ne voulait parler de ce dossier chaud. L’équipe de Projet Montréal a été élu au Plateau et rapidement le dossier contesté a repris vie. En avril 2010, une soirée d’information a été tenue suite à la première adoption du projet dérogatoire.
Le 15 septembre 2010, j’écrivais une lettre à mes collègues du Plateau afin de leur demander de mettre un terme au projet d’agrandissement dérogatoire de la synagogue du 5363 Hutchison en expliquant clairement les faits qui allaient à l’encontre de ce projet contesté. Bien que les citoyens de l’arrondissement Outremont résidants sur Hutchison étaient concernés, seuls les élus du Plateau avaient leur mot à dire sur ce projet.
Le 7 février 2011, trois des 6 conseillers de l’arrondissement du Plateau ont voté contre le projet d’agrandissement de cet immeuble dont l’usage lieu de culte est interdit sur cette rue résidentielle (avancer à 9 min 39 s pour entendre les raisons données par les 3 élus qui ont voté contre l’agrandissement). Le maire Ferrandez a tranché et a voté pour l’agrandissement dérogatoire. Il faut mentionner que cet immeuble est en contiguë de chaque coté avec les résidences voisines dans un secteur résidentiel de duplex et de triplex. Seul son droit acquis garantie à cette synagogue le droit d’opérer dans les limites actuelles de l’immeuble.
Le 12 avril se tenait un registre. Les citoyens concernés devaient être plus de 158 à se déplacer pour signer le registre, sinon, le projet d’agrandissement allait de l’avant. Ce fut 199 personnes qui ont franchit la porte de la bibliothèque du Mile-End.
Ne pas dénaturer nos rues résidentielles
L’arrondissement du Plateau devait maintenant choisir entre retirer le projet d’agrandissement ou tenir un référendum. C’est au coût de 40 000$ qu’un référendum a été organisé le 19 juin dernier. À la question : Êtes-vous pour ou contre l’agrandissement dérogatoire du 5363 Hutchison?, la majorité a répondu négativement ( 243 contre 212). Le projet est donc rejeté. Le bâtiment pourra être rénové, mais sans être agrandi, tel que prévu par les règlements.
Alors que Montréal ne sait plus comment faire pour gérer tous les lieux de culte qui poussent en milieu résidentiel (lire le document Encadrement des lieux de culte), le Plateau n’a trouvé mieux que d’autoriser l’agrandissement d’un de ces lieux contestés. Projet Montréal s’est heureusement fait rappeler à l’ordre par ses électeurs. Il faut maintenant espérer que tout l’argent et l’énergie investis dans ce dossier servent de toile de fond au débat du grand Montréal sur la place des lieux de culte et des lieux communautaires dans les plans d’urbanisme de notre Ville. Il faut éviter de dénaturer le zonage des rues résidentielles, surtout dans les quartiers densément construits.
Travail d’équipe
Il est essentiel de mentionner que toutes les étapes qui ont mené à cette victoire du NON à l’agrandissement dérogatoire sont le fruit d’un travail d’équipe. Entre autres, depuis février dernier, je me suis jointe à plusieurs citoyens bénévoles qui ont distribué des dépliants pour faire connaitre l’enjeu du dossier, ont fait des appels téléphoniques et du porte à porte. Alors que la synagogue a engagé une firme de relation publique pour un référendum ‘clé en main’, l’implication des citoyens solidaires a encore prouvé la force d’une communauté qui défend son quartier contre des abus de zonage imposés par certains élus. Le travail de communication du groupe pour le NON a été fait par Pierre Lacerte, résident du secteur concerné. Pour connaitre tous les événements qui se sont déroulés relativement à ce dossier (et il y en a eu beaucoup!), vous pouvez consulter son blogue.